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mardi 13 septembre 2016
Une journée à Uberach
La visite d’une distillerie est toujours un grand moment dans la vie d’un passionné. Quelle qu’en soit la taille, quelle qu’en soit la renommée, c’est l’opportunité de rencontrer les hommes derrière la boisson spiritueuse et de partager leurs connaissances, leur vision du whisky et leur amour du travail bien fait.
Mes (courtes) vacances d’été m’ont permis de visiter une distillerie dont je vous parle régulièrement depuis plus de 5 ans déjà. On y produit, à la base, de l’alcool de fruit, mais aussi, et surtout, depuis 2003, un single malt français à la typicité bien particulière et reconnaissable. Bienvenue en Alsace, à la Distillerie Bertrand, lieu de naissance du whisky Uberach.
Uberach (au delà de l’eau en Alsacien) est un petit village situé à quelques kilomètres d’Haguenau, à une petite demi-heure de route de Strasbourg. À l’entrée du village, on trouve la brasserie du même nom qui fournit en bière et en brassin, la distillerie Bertrand, située, elle, en plein centre ville, à deux pas de l’église.
À l’heure à laquelle nous arrivons, ma petite famille et moi, une livraison de bière fraîchement brassée est déversée dans les cuves d’aluminium pour une distillation prochaine qui donnera naissance à l’eau de vie de bière et entrera par la suite dans l’assemblage du Biersky, un spiritueux conçu à partir de cette eau de vie de bière vieillie en fût de chêne (jusqu’à 10 ans), d’eau de vie de malt (single malt bien sûr !) et de whisky.
C’est Jean Metzger, l'éleveur (comme il se définit), qui nous accueille. Nous commençons la visite par les chais dont les fûts, tous d’origine française, reposent depuis 2003 pour les plus anciens. On y trouve des fûts neufs, mais aussi des barriques de diverses contenances ayant préalablement contenu des vins ou VDN (vins doux naturels) issus de la plupart des régions viticoles de France.
Un passage par le stock et l’atelier d’embouteillage dans lequel le WLP 2016 (édition limitée à 64 bouteilles de 50 cl bouchées à la cire dorée) n’attend plus que ses étiquettes et nous nous rendons à la boutique pour une dégustation de quelques nouveautés (dont ce WLP que vous aurez l’occasion de découvrir du 24 au 26 septembre sur le Whisky Live Paris) avant de partir déjeuner.
Le restaurant dans lequel nous conduit Jean, L'Étoile d'or, est typique de la région. Une alcôve à la décoration agréable réalisée par l'artiste local Edgar Mahler nous est réservée. L’accueil y est chaleureux et la nourriture de qualité. En guise de dessert, Jean me commande un Uberach Café (version locale de l’Irish Coffee) bien dosé. Un délice !
Retour à la distillerie. Laurent qui assure la distillation depuis 2004 et procède à l’assemblage et à la sélection des single casks avec Jean, nous présente ses alembics à plateaux qui servent à la distillation des différents brassins. Même si ce type d’alembic permet la distillation en une seule passe, Laurent procède à une double distillation (une des spécifications de l’appellation Whisky Alsacien). Une de ses tâches les plus complexes étant d’assurer la continuité olfactive et gustative de leur single malt et du Biersky. Un vrai challenge vu la petite production de la distillerie.
Amis alsaciens, lecteurs de ce blog de passage en Alsace, n’hésitez pas à faire un détour par Uberach pour y découvrir un whisky différent (dont le merveilleux Les UberachFranchis : un single cask vieilli pendant près de 13 ans* en fût de vin doux naturel – Banyuls première mise – dont il reste quelques bouteilles à la boutique). Et si vous êtes à Paris le week-end du 24-25 septembre, passez donc voir Jean Metzger sur son stand, au Whisky Live. Il sera ravi de vous présenter ses nouveautés (Cask Jaune, Bleu et Vert)… et vous risquez même de m’y croiser.
* Ce qui fait de lui le plus vieux whisky alsacien à l'heure d'aujourd'hui.
Un grand merci à Jean Metzger et toute l'équipe de la distillerie Bertrand pour leur accueil et pour les échantillons de WLP 2016, Cask Bleu et Chant de Noël.
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