La première fois que je les ai croisés, au Whisky Show à Londres, Neil Ridley et Joel Harrison étaient les créateurs du blog Cask Strength & Carry On et commençaient à s'investir un peu plus professionnellement dans le milieu des spiritueux. Depuis, ils ont publié Distilled (2014), un livre référence sur les spiritueux (à quand une édition française ?) et sont régulièrement intervenants lors de salons et autres manifestations en rapport avec le whisky et autres alcools distillés. En 2011, pour fêter les 3 ans d'existence de leur blog, ils décident d'entamer l'aventure de l'embouteillage. Ce sera le début de leur aventure du Whisky de A à Z avec leur Arran de 14 ans (très vite épuisé), suivi d'un BenRiach de 16 ans, d'un blend Cutty Sark (toujours disponible) puis d'un blended malt élaboré à partir de trois single malts (Dailuaine, Dalwhinnie et Dufftown) et très subtilement nommé 3D Whisky (accompagné d'une paire de lunettes pour anaglyphe rouge et bleu et d'un fichier informatique permettant d'imprimer son packaging sur une imprimante 3D). Après ça, tout le monde attendait un embouteillage d'Edradour en guise de cinquième mise, mais c'était sans compter sur la créativité du duo qui nous proposait il y a quelques semaines encore son Trojan (sorti en avril) à l'origine inconnue mais dont on sait qu'il provient d'une distillerie du Speyside et qu'il a passé pas moins de 25 années en fût (refill hogshead pour être précis). "Et le 'E' ?" me direz-vous… Eh bien, pour ne pas déroger à leur règle de suivre l'ordre alphabétique, Neil et Joel embouteillent leurs whiskies sous leur toute nouvelle marque : Exile Casks.
Comme je vous le disait plus haut, The Trojan est, ou plutôt était, le premier embouteillage d'Exile Casks. Était car il est depuis peu épuisé. Il est vrai que j'ai cette particularité de commencer à écrire pour mon blog et, soit de ne plus m'arrêter (ce qui en général me laisse de quoi l'alimenter pour plusieurs semaines), soit de m'arrêter et de ne pas arriver à produire pendant un certain nombre de jours pouvant aller de quelques semaines à plusieurs mois. Entre le moment où j'ai reçu mon échantillon de ce fameux Trojan, celui où j'ai enfin pu le déguster (la grippe ne m'ayant pas épargné) et aujourd'hui, il s'est donc passé un peu plus de quatre mois et vous ne pourrez malheureusement plus en commander. Mea culpa !
Cela ne m'empêchera pas d'en faire saliver quelques uns d'entre vous avec mes notes de dégustation succinctes. Mais, rassurez-vous, leur nouveau whisky, The Wanderer, arrive aujourd'hui et il est encore meilleur que le précédant. Je le sais, je l'ai goûté !
NOTES DE DÉGUSTATION
The Trojan
1990 - 25 ans - 57,1 % - 300 bouteilles de 50 cl
Couleur : Ambré.
Nez : Vineux. Épices indiennes.
Bouche : Chaleureuse. Boisée. Vineuse également. Complexe avec des notes de cire, de paraffine.
Finale : Un petit côté Armagnac.
Mon avis : Un bon whisky qu'on est heureux d'avoir bu mais auquel il manque ce petit plus qui vous donne envie d'en reprendre quelques gouttes une fois le verre vide.
The Wanderer
1992 - 24 ans - 54,6 % - 188 bouteilles de 50 cl (dégusté en version pré embouteillage à 55,5 %)
Couleur : Or.
Nez : Fruité. Malté.
Bouche : Crémeuse avec d'évidentes notes de vanille et de fruits tropicaux. Bel équilibre des saveurs et belle onctuosité.
Finale : Sur les agrumes et le chêne.
Mon avis : Un vieux single malt accessible tant par ses caractéristiques et qualités gustatives que par son prix. Un vrai plaisir de dégustation. À ne rater sous aucun prétexte !
Merci à Neil et Joel pour les échantillons.
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