samedi 26 mai 2012

Cobalt en Terre d'Écosse - Jour 3



Jeudi 26 avril. Ce matin, je reprends la route, mais pas d'urgence, j'ai tout mon temps pour un nouveau cooked breakfast. Le même qu'hier, sans les baked beans dont je ne raffole pas. Un petit tour à la boutique Gordon & MacPhail avant de partir. Souvenirs obligent. Dehors, il pleut à verse. Heureusement, la route est courte jusqu'à Craigellachie, ma prochaine étape.

À plusieurs endroits, la route est inondée et les rivières commencent à sortir de leur lit. Au détour d'un virage, je passe devant la distillerie BenRiach. J'arrive à Craigellachie un peu avant 11h00. L'ambiance au Highlander Inn est cosy, calme et chaleureuse. Je suis accueilli avec un café pour patienter avant que ma chambre soit prête. Au rez-de-jardin se trouve le bar. Sur le comptoir, parmi d'autre whisky (non écossais), trône magistralement une bouteille de Glann ar Mor (whisky breton). Sur les murs et derrière le bar on compte plus de 300 références de whisky parmi lesquels les embouteillages annuels "maison". L'édition 2011 est un Bunnahabhain 32 ans (malheureusement épuisée depuis peu).

Le Highlander Inn à l'entrée de Craigellachie.
Une halte obligée pour tous les amateurs de whisky.

Ambiance cosy et chaleureuse du petit salon (Highlander Inn).

Sur le bar du Highlander Inn, une bouteille de Glann ar Mor (whisky breton).


Je suis attendu à 14h00 à Dufftown pour une visite guidée de la distillerie The Balvenie. Le bus me dépose devant la distillerie voisine, Glenfiddich qui, tout comme The Balvenie, appartient à William Grant & Sons. Je mets plus de 10 minutes à trouver l'entrée de la distillerie, sous une pluie battante et glaciale. Au visitor center, m'attendent, dans un petit salon confortable, David Mair (Brand Ambassador) et trois autres visiteurs (deux américains et une canadienne). Je suis trempé. Le feu qui brûle dans la cheminée, le thé chaud et les shortbreads sont de vrais réconforts.

Chez Balvenie, on produit du whisky 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Une partie de l'orge est maltée sur place. Ici, pour garder une certaine indépendance, tous les corps de métier sont représentés, du distillateur au tonnelier, en passant par le chaudronnier… On peut ainsi intervenir sur le moindre problème technique sans avoir à dépendre d'une aide extérieure.

Nous commençons la visite par les aires de maltage, puis nous passons au kiln (four) où brûlent, d'un côté, du charbon et, de l'autre, de la tourbe. Nous montons ensuite sous la pagode où l'orge est sèchée et imprégnée de fumée tourbée. Chaque étape de la visite est marquée par un côté sensoriel inévitable. Nos cinq sens sont constamment en alerte. Outre la découverte visuelle des lieux et les commentaires éclairés de David Mair qui nous décrit chaque étape de la fabrication du whisky, nous plongeons nos doigts dans le grain, nous goûtons l'orge maltée et le wash à même la main, et notre odorat est sans cesse sollicité.
Après la salle où fermente le wash, nous passons dans la salle des alambics dans laquelle le distillat coule à flots. Seuls six des douze alambics sont visibles, mais cela reste fort impressionant.

Les aires de maltage.

L'orge maltée sèche en s'imprégnant de la fumée de tourbe.

Le toit en pagode de la distillerie The Balvenie.

Six alambics d'un côté. Les six autres ne sont pas visibles.

Le distilat, clair et limpide, coule à flots.


Finalement, après avoir assisté à la remise en forme et au bousinage* des fûts dans le très bruyant atelier de tonnellerie, nous nous dirigeons vers le fameux Warehouse 24 dans lequel une partie des fûts vieillissent tranquilement. C'est ici, aussi, que l'on peut voir le Tun 1401, cette cuve qui sert au mariage de plusieurs fûts et qui a donné naissance à une série limité du même nom. Alors qu'on trouve encore des bouteilles du batch 2 (deuxième édition) chez certains cavistes en France, c'est déjà le batch 6** qui séjourne actuellement dans la cuve. Une douce odeur s'en dégage. Juste à côté, repose un fût de 1962 qui pourrait bien finir en embouteillage spécial pour fêter les 50 ans de carrière de David Stewart, le master blender de The Balvenie. C'est au niveau inférieur du chais (à demi-enterré) que se trouvent trois fûts dont le contenu peut être embouteillé par les visiteurs eux-même : un bourbon barrel de 12 ans, un hogshead de second remplissage de 14 ans et un sherry butt de 15 ans. Nous les goûtons, une fois encore, dans le creux de la main. Mon choix se porte sur le 12 ans et sur le 15 ans.

L'entré du fameux Warehouse n° 24

Le Tun 1401 et, en bas à droite, un fût de 1962.
Le niveau inférieur du Warehouse n° 24

Remplissez vous-même votre bouteille de Balvenie directement à partir du fût.


La dernière étape de cette visite est une dégustation des cinq expressions de la gamme (12 ans DoubleWood, 12 ans Signature, 15 ans SingleBarrel, 21 ans PortWood et 30 ans), auxquelles, à la demande de la visiteuse canadienne, David ajoute le Tun 1401 (batch 2)***.

Quelques échantillons dans la salle de dégustation.

Une gamme cohérente et de qualité.


Je repars sous la pluie juste à temps pour attraper un bus (il n'y en a qu'un par heure par ici).
De retour au Highlander Inn, je me réchauffe avec une bonne douche suivie d'un thé. Je profite d'une accalmie pour aller prendre quelques photos aux alentours et rentre quelques secondes avant une impressionnante giboulée de grêle. Le dîner est l'occasion rêvée de découvrir un vrai haggis traditionnel, accompagné de ses purées de pommes de terre et de navet et d'une sauce au whisky. Un délice ! Après cela, je suis si fatigué et mon estomac est si tendu que je n'ose pas prendre un dessert… ni un dernier dram pour mon dernier soir en Écosse. Pas grave ! J'ai ce qu'il faut dans mes bagages ;-)

Le pub du Highlander Inn.

Un repas en adéquation avec le temps.



* Le bousinage est une pratique qui permet de brûler l'intérieur d'un fût pendant un temps défini afin de magnifier les d'échange entre le bois et l'alcool lors de la maturation. Ce temps est plus ou moins long en fonction du caractère que l'on souhaite donner au whisky.
** Le batch 1 était disponible uniquement à la distillerie, le 2 est réservé au marché britannique et à certain pays d'Europe de l'ouest (dont la France), le 3 est réservé au marché américain, le 4 au duty free, le 5 ne devrait pas tarder à être disponible au Royaume Uni, en France et dans quelques pays d'Europe de l'ouest et le 6 sera vendu aux États Unis.
*** Si j'avais su, j'aurais mentionné le 40 ans ;-)

Lire le résumé de mon premier jour en Écosse.

Lire le résumé de mon deuxième jour en Écosse.

Lire le résumé de mon quatrième et dernier jour en Écosse

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire