Vendredi dernier, le 17 juin, se tenait à quelques kilomètres de Rennes, un événement plutôt sympathique et convivial organisé par une libraire et un caviste, en collaboration avec mon ami dessinateur de bande dessinée et illustrateur : Guillaume Sorel. Ce dernier profitait de la récente sortie du tome 6 d'Algernon Woodcock (éditions Delcourt) et d'un guide illustré de la ville de Prague (éditions Casterman) pour rencontrer son public et, accessoirement, dédicacer ces ouvrages (chose qu'il ne fait pratiquement plus depuis 10 ans). Les aventures d'Algernon Woodcock se déroulant en Écosse (notamment à Oban et sur l'île d'Arran) et, Guillaume tout comme son scénariste, Mathieu Gallié, étant amateur de single malt, l'idée d'agrémenter une séance de dédicace par une dégustation de whisky a vite germée pour finalement se concrétiser dans la joie et la bonne humeur.
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| Une partie de la sélection whiskies |
Vers 18 h ce vendredi, Guillaume, Anne (sa compagne, également amateur de whisky) et moi-même, nous dirigeons vers le Casier à bouteilles de Châteaugiron, lieu dans lequel se déroulera la soirée. À notre arrivée, Régis, notre hôte et maître de cérémonie, nous accueille en compagnie de Willy avec qui il a préparé les amuses bouches qui accompagneront la dégustation. De son côté, Camille, de la librairie Aux vieux livres est déjà passée déposer les BD et les livres à dédicacer. Avant l'arrivée du public, Régis nous propose de débuter la dégustation.
De prime abord, je suis un peu décontenancé et déçu par les quatre bouteilles trônant sur le bar. Un Glenalmond (un blend dont je n'attendais pas grand chose), un Glen Moray (single malt dont je n'avais jamais entendu parler), un Glenmorangie Astar (dégusté 6 mois plus tôt chez Julhès à Paris) et le tout nouveau Caol Ila Moch (découvert la veille au soir, également chez Julhès). Ma déception n'allait pas tarder à muter en une saine euphorie tant la dégustation, à l'image de l'ambiance de la soirée, allait évoluer pour le bonheur de tous.
Les Glenalmond et Glen Moray n'ayant convaincu ni Guillaume, ni Anne, ni moi et, la cave commençant à se remplir de clients, Régis décide d'ajouter à la dégustation un Clynelish Distiller's Edition. Après le Glenmorangie Astar et ses notes d'agrumes prononcées, c'est la première vraie surprise. D'une part parce qu'il s'agit de mon tout premier Clynelish et d'autre part parce que j'y retrouve le saveurs du Brora 25 ans que j'apprécie tant (la tourbe et la force de l'alcool en moins). Pas étonnant quand on connaît l'histoire de ces deux distilleries*.
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| Pendant que Guillaume dédicace, un verre à portée de main… |
Pendant que Guillaume dédicace ses albums et que la file d'attente s'allonge, Anne et moi passons au Caol Ila Moch (aurore en gaélique). Jeune, fraîche, huileuse, tourbée sans excès, sans grande complexité, mais parfaitement équilibré, cette nouvelle version de Caol Ila est parfaite pour les fins d'après-midi d'été.
C'est alors que Régis décide de sortir les restes d'une précédente dégustation, une verticale Talisker orchestrée par Julian Hutchings, figure incontournable du milieu qui officie régulièrement pour les Classic Malts et que j'aurais un grand plaisir à re-croiser lors du prochain Whisky Live Paris du 24 au 26 septembre prochain. Viennent donc s'ajouter sur le bar, les Talisker : 57° North, Distiller's Edition, 18 ans, 20 ans et 30 ans. Même si je ne boude pas mon plaisir en goûtant soigneusement le 30 ans d'âge (découvert au Whisky Live Paris 2008), c'est le 18 ans qui me fait littéralement craquer et qui ne tardera certainement pas à rejoindre mon bar.
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| … Régis fait le service… |
On aurait pu légitimement croire que la dégustation s'en terminerai là, mais c'était sans compter sur la générosité de notre hôte qui, après avoir ajouté un Glenmorangie Sonnalta PX et un Caol Ila Distiller's Edition aux déjà nombreuses bouteilles à déguster, se retourne vers moi et, me désignant un tonneau sur lequel reposaient d'autres bouteilles entamées (une vingtaine environ) me lance d'un air jovial : "Faites-vous plaisir !"
Je n'ai bien évidemment pas goûté à tous ces whiskies. J'ai laissé de côté ceux que je connaissais déjà et privilégié ceux qui me faisaient vraiment envie (Glenfarclas 15 ans, Kilchoman Autumn 2009, Caol Ila Natural Cask Strength…). A posteriori, je regrette un peu d'avoir laissé de côté un Bunnahabhain et un Laphroaig de chez Signatory Vintage mais, les papilles gustatives étant ce qu'elles sont, je n'étais pas sûr, à ce moment là, d'être en mesure de pleinement les apprécier.
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| … et moi je cherche mon bonheur sur un tonneau ! |
Au final, cette dégustation exceptionnelle restera forcément dans ma mémoire. Le bilan de la soirée est d'ailleurs positif pour tout le monde. Les amateurs de whisky ont adoré découvrir l'univers de Guillaume Sorel et les fans de BD ont apprécié la découverte parfois très didactique de notre boisson préférée. Une belle occasion pour se rendre compte que les single malts ne sont pas si bien connus du grand public et que la découverte de la tourbe engendre des réactions quelques fois très surprenante.
Il ne nous restait plus qu'à rentrer chez Guillaume et Anne pour finir la soirée avec un bon repas accompagné… d'un petit whisky bien sûr ! Un Fascadale 10 ans (en fait, probablement un Talisker, huileux, herbacé, légèrement tourbé avec quelques notes de toffee) de l'embouteilleur indépendant Adelphi dont je vous reparlerai très prochainement.
Liste des whiskies dégustés au Casier à bouteilles (par ordre alphabétique) :
Caol Ila - Moch
Caol Ila - Natural Cask Strength (61,3 %)
Clynelish - Distiller's edition
Kilchoman - Autumn 2009
Glenalmond - Everyday
Glenmorangie - Astar
Glenmorangie - Sonnalta PX
Glen Moray - 8 ans
Talisker - 57° North
Talisker - Distiller's edition
Talisker - 18 ans
Talisker - 20 ans
Talisker - 30 ans
*construites l'une en face de l'autre, la plus ancienne, nommée Clynelish, fut rebaptisée Brora quelques temps après l'ouverture de la plus récente que l'on baptisa… Clynelish. Brora cessa son activité en 1983 et devint le centre d'accueil des visiteurs de Clynelish.
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