Lundi 23 avril, après une journée de travail bien remplie, je rentre chez moi pour régler les derniers préparatifs de mon voyage en Écosse. Après de long mois d'attente, c'est enfin pour demain. Ma valise est bouclée, mon iPhone et mon appareil photo sont chargés et leurs divers accessoires sont emballés. Vers minuit, je vérifie que le réveil est bien réglé sur 6h30, ce qui devrait me laisser suffisament de temps pour arriver à temps à l'aéroport Paris Charles De Gaule où mon vol direct pour Aberdeen est prévu à 10h10.
Mardi matin, les pleurs de ma fille de 18 mois me réveillent. Il est 7h10 ! Mon radio réveil s'est bien mis en route mais aucun son n'en sort. Il va falloir que je m'active. Après un petit déjeuner frugal et une douche minute, je finis de me préparer, j'attrape, ma sacoche et ma valise, et je vérifie que mon passeport et mon billet d'avion sont bien dans la poche intérieure de mon blouson. Le temps de dire au revoir à toute ma petite famille et je me dirige à grands pas vers la gare SNCF.
40 minutes plus tard, jesuis à la Gare du Nord, mais c'est au tour du RER de faire des siennes : un retard de 15 minutes minimum est annoncé sur la ligne B. Quand le premier train arrive enfin, il se traîne, mais je ne panique pas (ou du moins, pas encore). J'ai ma carte d'embarquement sur moi, je dois juste faire enregistrer ma valise, ça devrait aller très vite. Et en fait… pas vraiment. Le train, qui est censé être direct, s'arrête au Bourget où personne ne monte, ni ne descends et, quand on finit tout de même par arriver au terminal 2 de l'aéroport, les couloirs sont longs. À l'enregistrement des bagages, la file dans laquelle je suis est la plus courte. C'est aussi celle qui avance le plus lentement. La faute semble-t-il à un problème de tapis roulant sur lequel les bagages sont bloqués. Il est enfin temps pour moi de passer les portiques de sécurité. Une fois de plus, la file dans laquelle je me trouve semble être la plus lente (ou bien est-ce un syndrome dû au stress de pouvoir potentiellement rater mon avion ?). C'est aussi l'unique file par laquelle peuvent passer en priorité les personnes en fauteuil roulant, se qui retarde encore mon passage. Je n'ai ensuite pas vraiment le temps de m'arrêter dans les boutiques Duty Free, il faut que je trouve ma porte d'embarquement. Sur le tableau d'affichage, mon vol est annoncé porte 24 avec la mention "Dernier appel" clignotant en rouge. Coup de stress monstrueux ! Je fais deux allers-retours en courant dans le hall des portes d'embarquement avant de comprendre que la porte 24 se trouve à un niveau inférieur, accessible par un escalier roulant peu visible. En bas, je suis le dernier passager attendu. Le stress est à son comble. Il reste une minute avant la fin de l'embarquement. Je suis essoufflé et une douleur à l'estomac commence à se faire ressentir. Elle disparaîtra une heure plus tard, au dessus de la mer du Nord et des nuages.
Une vue sereine qui permet d'évacuer le stress accumulé avant le départ. |
À l'aéroport d'Aberdeen, les agents de l'immigration et des douanes sont aimables et souriants (contrairement aux agents français, quatre jours plus tard à Paris, qui feront une tête d'enterrement sans desserrer les mâchoires, ne serait-ce que pour dire "bonjour"). Une légère appréhension se fait ressentir en arrivant au volant de ma voiture de location, mais le voyage entre Aberdeen et Elgin se passe sans encombre (avec une légère tendance à conduire un peu trop à gauche, mais les deux rétroviseurs qui ont rencontré le mien, s'en sont bien remis) sous une alternance d'averses et d'éclaircies. Arrivé à Elgin, plus tôt que prévu, je me pose un peu pour manger un sandwich avant de déambuler dans le centre ville (des banderoles annoncent le prochain festival Spirit of Speyside), pour enfin me diriger vers George House, le quartier général de Gordon & MacPhail où je suis attendu par Ian Chapman (Associate Director - Marketing). C'est Juliette Buchan (Export Regional Executive) qui m'accueille. Ian nous rejoint quelques minutes plus tard. Après un bref mais intéressant historique de la société, nous sortons du bâtiment principal pour visiter le chais dans lequel repose quelques 7000 fûts d'un grands nombre de distilleries différentes dont les plus vieux datent des années 1940. Une douce odeur caractéristique embaume le lieu, tout en évoluant en fonction de l'avancée entre les rangées de fûts.
Contrairement à la majorité des embouteilleurs indépendants qui sélectionnent des fûts prêts à être mis en bouteilles, chez Gordon & MacPhail on achète du distillat. Ce distillat est mis dans des fûts appartenant à G&M qui sont stockés soit ici-même, à Elgin, soit à la distillerie, jusqu'à ce qu'il soit décidé de les mettre en bouteilles.
En ressortant du chais (j'aurais pu y passer des heures, rien qu'à humer l'air), nous passons par l'unité d'embouteillage où l'on prépare des cartons de Benromach (distillerie rachetée en 1993 par Gordon & MacPhail et rouverte en 1998) puis nous nous dirigeons à nouveau vers le bâtiment principal pour aller jeter un œil à la salle d'échantillonnage : un rêve pour tous les fans de single malt !
La salle d'échantillonage de Gordon & MacPhail |
Il est temps maintenant d'aller faire un tour à la boutique Gordon & MacPhail, là où tout à commencé, en 1895. On y trouve, bien évidemment, un très grand choix de whisky en versions officielles, mais aussi les embouteillages "maison", ainsi que quelques flacons "collector" dont le Glenlivet 1940 Generations de 70 ans d'âge. L'un des deux plus vieux single malts au monde (avec le Mortlach 1938) mais aussi le tout récent Glen Grant 60 ans créé spécialement pour le 60e anniversaire de règne de la Reine d'Angleterre. Mais, la boutique Gordon & MacPhail, c'est aussi une épicerie de luxe avec un choix de vins, de fromages, de thés et de produits salés ou sucrés de qualité.
La boutique G&M : le paradis des amateurs de whisky à Elgin. |
À l'étage, une salle a été préparée pour une dégustation de cinq single malts :
- Glen Keith 1993 Connoiseurs' Choice Collection - un whisky léger, frais et fruité idéal pour un apéritif d'été, autour d'un barbecue
- Benromach 10 ans - single malt riche et gourmand, huileux et légèrement tourbé avec une petite (mais remarquable) influence due au fût de sherry Oloroso
- Benromach Organic Special Edition - la deuxième édition tourbée de ce whisky 100 % bio
- Highland Park 2000 Cask Strength Collection - une magnifique version à 58,2 % d'un de mes single malt préférés, à la tourbe si caractéristique des Orcades
- Glenburgie 1964 - une pure merveille de plus de 40 ans d'âge à la fois doux, riche et complexe, évoluant constamment dans le verre avec des notes de cire d'abeille et de noix de coco et une finale qui n'en finit pas
La journée s'achève sur ce somptueux Glenburgie qui fait désormais partie de ma wish list et je repars de la boutique avec une bouteille de 20 cl de Benromach 10 ans et une bouteille de Highland Park 2000. Il est temps pour moi de rejoindre mon Bed & Breakfast (Heather Glen Guest House) pour prendre une bonne douche et me préparer pour la soirée. Ce soir, ce sera : pub, avec une pinte de Guinness (pas très écossais, je sais), fishcake & chips (une sorte de brandade de haddock enrobé dans une sorte de pâte à beignet avec des frites) et Chocolate Fudge Cake… et, accessoirement, match de foot (moi qui déteste ça) à la télé dont le son hurle dans mes oreilles, mais bon, je suis en vacances, en Écosse… Rien ne peut m'atteindre ou me démoraliser. Et puis, c'était ça ou resto chinois…
Pas de séjour en Grande Bretagne sans Fish & Chips |
Un grand merci à Michael Urquhart, Ian Chapman et Juliette Buchan pour avoir organisé cette visite et à toute l'équipe de Gordon & MacPhail pour m'avoir si cordialement accueilli.
Lire le résumé de mon deuxième jour en Écosse.
Lire le résumé de mon troisième jour en Écosse.
Lire le résumé de mon quatrième et dernier jour en Écosse
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